Pourquoi parle-t-on aujourd’hui autant de ‘jeûne intermittent’ pour définir une pratique qui n’a rien du jeûne ?
J’imagine que parler de ‘jeûne intermittent’ donne aux gens l’illusion flatteuse qu’ils sont désormais des êtres exceptionnels qui ont vaincu leurs démons, et qu’ils sont eux aussi, enfin, capables de jeûner.
Une façon subtile d’usurper un statut idéalisé, de se rassurer, de booster son estime de soi. Je ne vois que cette explication.
Pourtant, la plupart des jeûneurs intermittents mangent même 2 fois par jour.
Où est le jeûne dans tout ça ?
En fait, le jeûne intermittent, c’est le pis-aller de ceux qui sont incapables de s’arrêter de manger plus de 36 heures, c’est-à-dire, simplement, de jeûner.
Et comme ces gens sont très nombreux (euphémisme…), l’expression compensatoire ‘jeûne intermittent’ est de plus en plus utilisée. Aujourd’hui, tout le monde parle du jeûne intermittent… C’est hyper tendance, le top du top, la classe.
Si tu pratiques pas le jeûne intermittent, t’es nul.
Malheureusement, ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à parler de jeûne intermittent que cette expression fait davantage sens.
Toutes les dérives sémantiques sur le jeûne proviennent du fait que l’on continue à considérer le régime des 3 repas par jour comme « normal ».
La plupart des gens ressentent comme insupportable la simple sensation d’un estomac vide, et s’empressent de le remplir à nouveau alors que le corps est toujours en plein travail d’assimilation et de mise à disposition des nutriments absorbés lors du dernier repas.
Et s’ils ne le font pas, ou s’ils arrivent à retarder quelque peu le prochain « calage d’estomac », ils se retrouvent alors dans un état singulier hors sentiers battus, une sorte de territoire inexploré qui excite la curiosité autant qu’il inquiète, une expérience extraordinaire qu’il fallait absolument nommer pour lui donner de la substance et récompenser l’exploit.
Et se faire un peu briller au passage…
Rester plus de 4 ou 5 heures sans manger au cours d’une journée, woaoohh… Vous imaginez… Champion !
C’est là qu’un petit malin a sorti de sa boîte à idées la sublime expression ‘jeûne intermittent’.
Je précise tout de suite que ce n’est pas la pratique du jeûne intermittent qui me gêne, mais le nom qu’on lui donne.
Car espacer les repas, c’est très bien. Mais ça n’a rien à voir avec le jeûne !
Les scientifiques, toujours enclins à perdre leur temps – et notre argent – à redécouvrir l’eau tiède, c’est-à-dire à démontrer ce que l’on sait empiriquement depuis toujours, sont nombreux à avoir étudié les bénéfices d’un espacement plus important des repas… qu’ils appellent eux-mêmes ‘jeûne intermittent’ !
Des centaines, des milliers d’études pour démontrer que ne pas manger entre les repas, c’est bon pour la santé !
Pfff…
Je ne mange qu’une fois par jour depuis 40 ans, pourtant jamais je ne dirais que je pratique le jeûne intermittent !
Je ne mange juste qu’une fois par jour.
C’est comme si un buveur prétendait être abstinent… entre deux verres. Ou un fumeur entre deux cigarettes.
En général ces choses se disent en plaisantant, pour faire rire la galerie.
N’est-il pas étonnant que prétendre jeûner… simplement entre deux repas, ne fasse rire personne ?!
A part moi.
Comme les musulmans, qui (hormis quelques rares « bons musulmans » qui pratiquent une véritable ascèse), mangent davantage pendant le ramadan qu’en temps normal.
Le ramadan n’est pas un jeûne.
C’est juste un régime qui consiste à ne manger que la nuit, et plusieurs fois !
Bien évidemment et sans faire offense à quiconque, je ne vois pas l’intérêt de ne manger que la nuit.
Allah serait certainement beaucoup plus sensible à leurs efforts de purification s’ils essayaient de manger mieux, moins, et moins souvent, tout au long de l’année !
Rien n’est gravé dans le marbre. Aucune pratique religieuse, aucune doctrine, aucun rituel, aucun culte, aucun dogme, aucune liturgie ne devraient échapper à la nécessaire et incontournable évolution des mœurs et de la vie.
Les règles canoniques en vigueur à une époque devront être transgressées puis modifiées à d’autres époques.
Mais ce n’est pas facile. On sait les difficultés que rencontrent les réformateurs pour faire avancer leurs idées…
Dans le domaine des religions, on les a longtemps brûlés vifs…
Alors pourquoi ne pas appeler un chat un chat,
plutôt que de mettre le mot jeûne à toutes les sauces ?
On a ainsi le jeûne total, le jeûne partiel, le jeûne hydrique, le jeûne sec…
Même les mono-diètes et les cures de jus sont souvent appelées des jeûnes !
Non, les mono-diètes et cures de jus, pour excellentes qu’elles puissent être, peuvent être très nourrissantes, et ne permettent en aucun cas le déclenchement des mécanismes physiologiques associés au jeûne. Ce n’est pas parce qu’un aliment est liquide qu’il est moins nourrissant.
Oui, je sais, il ne « cale » pas ! Ah ce besoin d’être « calé »… Sans commentaire.
Pour que les choses soient claires, on devrait n’utiliser que des mots appropriés aux concepts proposés.
Le « jeûne intermittent », ce n’est pas du jeûne…
Le jeûne est cet état dans lequel l’organisme, privé de nourriture, déclenche des mécanismes de survie et de nettoyage, car la survie est toujours dépendante du nettoyage.
Prenons un exemple simple : une maison abandonnée va très vite évoluer sur une pente fatale : développement immédiat des règnes animal et végétal qui réinvestissent toujours les espaces délaissés par l’homme. A moyen terme, cette évolution la conduit à la ruine totale.
De la même façon, inconscients qu’il nous appartient d’entretenir régulièrement notre véhicule physique à l’intérieur comme à l’extérieur, nous nous exposons aux funestes conséquences de ce que l’on appelle de façon si inopportune le ‘bien-vivre’. Nourriture dévitalisée surabondante, additifs alimentaires chimiques, drogues légales, médicaments, poisons omniprésents dans les sols, l’eau, l’air, perturbateurs endocriniens, vaccins, etc.
Et cet abandon engendre le développement de multiples ‘nettoyeurs’, les microbes, qui font leur possible pour rétablir une harmonie perdue. Mais sans un changement profond de notre mode de vie, la bataille est perdue d’avance. Et de toute façon, toute la médecine actuelle se résume à une lutte contre ces nettoyeurs, qu’elle prend pour des envahisseurs responsables de nos maux alors qu’ils sont là pour y apporter remède.
Refermons la parenthèse.
Parler de jeûne intermittent est un abus de langage car le jeûne ne démarre pas dès la fin d’un repas, mais bien plus tard. Après 24 à 36 heures, lorsque l’organisme commence à faire appel à ses réserves en les transformant en glucides. Ce que les savants appellent la néoglycogénèse.
Avant le déclenchement de cette phase, on est juste… entre deux repas !
Dans cet espace au cours duquel l’organisme consomme tout-à-fait normalement ses glucides immédiatement disponibles et dispose d’une grande énergie. Sauf bien sûr si vous êtes très toxiques et accros à vos doses alimentaires tri ou quadri-quotidiennes et davantage… Il vous faudra alors vous rééduquer, vous sevrer, vous désintoxiquer.
Car cet espace de repos entre deux prises alimentaires est absolument nécessaire et naturel.
Je l’ai dit par ailleurs, il est extrêmement bénéfique de prolonger cet intervalle jusqu’à ne manger qu’une seule fois par jour. C’est selon moi le régime idéal, qui permet au corps de pleinement utiliser les nutriments disponibles (à condition que cet unique repas réponde le plus possible à la première règle de l’alimentation saine, les 3 V : végétarien, varié, vivant), sans surcharger ni encrasser l’organisme.
Toute la création est basée sur l’alternance de cycles d’activité et de repos. Or aujourd’hui, le cycle de repos du système digestif entre deux repas est beaucoup trop court. Relisez l’article que j’ai écrit sur le sujet.
Lorsque je saute mon seul repas quotidien, là oui, je finis par entrer en phase de jeûne.
Le passage est très clair. Il y a une petite sensation de baisse d’énergie au moment où le corps comprend qu’il ne recevra pas d’aliment et doit passer en mode autolyse, c’est-à-dire faire appel à ses réserves.
Après l’énergie revient. Pas nécessairement la force musculaire, mais l’énergie. Cette énergie qui permet de marcher 10 kilomètres après plusieurs semaines de jeûne. Lentement, en respirant profondément, sans aucun problème.
Voilà où se situe la ligne claire qui sépare les gens en bonne santé des malades. Dans le respect de cet espace de silence qui suit une digestion, dans lequel l’organisme peut profiter pleinement des nutriments assimilés. C’est dans cet espace que le corps dispose de son plein potentiel, que l’on est au maximum de son énergie, puisque la digestion demande de l’énergie et appelle le sommeil (voir les bébés, les animaux, qui dorment après un repas, et les adultes qui font la sieste s’ils ont la sagesse d’écouter leur corps).
S’habituer à manger moins, et moins souvent, c’est découvrir un monde de liberté, de vitalité, d’énergie disponible en permanence. Une terra incognita insoupçonnée mais ô combien réelle et riche de potentialités.
Voilà pourquoi je peux faire du sport intensif en ne mangeant strictement qu’une fois par jour, sans jamais être en hypoglycémie.
Notre relation à l’aliment est principalement liée à nos habitudes, et les habitudes, ça se change. Nous ne mangeons pas parce que notre corps a besoin d’énergie, mais parce que nous sommes conditionnés et victimes de la dictature des rituels sociaux, et qu’il nous est devenu intolérable de sentir notre estomac vide.
En conclusion :
Plutôt que de vous bercer d’illusions en prétendant que vous pratiquez le ‘jeûne intermittent’, apprenez juste… à jeûner.
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hé bé, quel ton !
Toutes les personnes qui font des efforts positifs doivent être respectées!
Le plus important ce sont les actes et non la sémantique!
Toutes les religions monothéismes ont parlé du mot jeûne et l’ont prescrit.
Croire qu’on a raison tout seul par rapport à toutes les générations précédentes de plusieurs dizaines de siècles est un petit peu prétentieux.Pour rappel on utilise toujours le principe de la vis d’Archimède car on n’a pas trouvé mieux malgré tous les moyens modernes.
Je suis musulman et à chaque Ramadan, je me débarrasse de 5 kg de graisse que j’ai accumulée tout au long de l’année ce qui fait que mon poids est stable, et je vous rassure je ne suis pas un ascète et je ne suis pas le seul loin de là, beaucoup de dizaines de milliers de simples musulmans sont dans le même cas que moi , même si personne n’en parle, car il est plus facile pour certains de dénigrer les pratiques des autres même s’ils n’y connaissent rien. ( pendant le Ramadan je mange 2 repas au coucher du soleil et à l’aube vers 5h sans faire d’excès et en évitant les sucreries )
Sans oublier que le côté spirituel du jeûne est ce qu’il y a de plus intéressant dans celui-ci.les bienfaits sur le corps ne sont que la partie invisible de l’iceberg si je puis dire.
Merci de m’avoir lu.
Errata :
religions monothéistes
partie visible de l’iceberg
Un article d’une ignorance choquante et TOTALE. Le jeune intermittent ce n’est PAS « ne pas manger entre les repas » ou « ne pas manger pendant 4-5 heures » – il faut vraiment ne rien y connaitre pour dire des choses pareilles.
Le jeune intermittent c’est – par exemple – jeuner 16 heures par jour et manger dans une fenetre de 8 heures. Ou jeuner totalement un jour par semaine. Et autres modalites de ce type. La recherche scientifique sur le sujet en montre les benefices tres clairement.
Il faut le faire d’ecrire un article aussi rageur sans avoir meme lu une heure sur le sujet. Manifestement l’auteur, ironiquement, aime se faire reluire comme il en accuse les autres, Zero credibilite.
Intéressant ! dommage que le ton utilisé soit si presomptieux. Cette agressivité dans les écrits fatigue vite.
Bonjour,
Je suis pratiquante du JEUNE intermittent depuis pas mal de mois maintenant.
Je ne comprends pas où veut aller votre article de blog.
Dans une société où justement, on nous fait manger entre 3 à 6 fois par jour, pourquoi vouloir se battre pour un simple terme ? En quoi est-ce un scandale ?
Si justement cela permet aux gens de comprendre le mal que fait la surconsommation.
Ce terme est je pense très bien choisi au contraire car il sous entend quelque chose :
L’acte de faire quelque chose pour soi, pour sa santé, quelque chose peu commun.
Il est important ce terme selon moi. Et il n’est pas grave de l’utiliser non plus. Il ne coûte pas cher, tout se fait de chez soi il me semble ? Je n’ai pas déboursé 1 cts pour entamer ce changement alimentaire.
Ne découragez pas les gens. Car oui quand on vient de 3-6 repas / jours, c’est difficile de déshabituer son corps. Et cette pratique peut passer pour du jeune psychologiquement.
Cet article ne veut aller nul part c’est juste une personne aigrie qui l’a rédigé de plus est avec des arguments fallacieux, si tu n’es pas content des langues ne les utilisent pas, mais ne t’approprie pas le sens des mots invente les tiens, sinon pourquoi pas se battre aussi contre les termes « petit déjeuner/déjeuner/diner ».
Et au sujet des jugements de valeur de ce dernier, c’est vraiment pitoyable il devrait plutôt que de donner des leçons se demander pourquoi il veut tant se sentir au dessus des autres, problème de supériorité ? pas assez de câlins quand il était petit ? Bref j’en sais rien mais je trouve ca dommage de vouloir rabaisser les autres surtout quand on a apparemment des connaissances à partager, mais malheureusement il ne donne pas envie de l’écouter.
Conclusion discourt dédaigneux et arguments sans queue ni tête, pour la peine je vais prendre mon petit DÉJEUNER !
Bonjour,
Ton point de vue est très intéressant. Sachant que je dois ingurgiter 2500 à 3000 calories par jour en fonction de mes entraînements pour respecter mes macro je ne vois pas comment je peux absorber une telle quantité de nourriture en un seul repas surtout si j’utilise des bonne sources de glucides complexes telle que les haricots rouges etc qui calent très vite.. J’ai l’impression qu’avec une telle quantité de nourriture en un seul repas mon ventre vas exploser 😂😅
Bonjour, à lire l’article, on a l’impression que tu détiens la vérité absolue alors que la vérité est ailleurs. à moins que tu as un labo avec des souris pour décrédibiliser le jeune intermittent .. pour toi il faut jeûner à sec plus que 72 H pour définir le verbe « jeûner » ??? et pourquoi pas 100 H ou 1000 H….3 mois…une décennie !, j’ai vérifié Larousse, je n’ai rien trouvé 🙂
l’objectif est de s’assurer que le nombre d’heure de jeune par jour est supérieur à celui du non jeune..et surtout être bien dans sa peau.. car il ne s’agit pas d’une compétition…
je te propose de rompre ton jeune avant d’écrire de nouveaux articles…il faut montrer de la Zen attitude ou bien des preuves à l’appui.
Bon jeune
Bonjour Alex,
Merci de rajouter Larousse à nos ouvrages de référence sur le jeûne. Il n’en faisait pas partie…
J’espère que tu arrives à maintenir ton objectif et que ton nombre d’heures de jeûne est bien supérieur à ton nombre d’heures de non jeûne. Car consacrer plus de 12 h par jour pour les repas, ça ne doit pas laisser beaucoup de temps pour faire autre chose !
Élégante et intelligeante réponse.
Je pense qu’il n’a même pas du comprendre ce qu’il écrivait en mentionnant « plus d’heures de jeûne que de non-jeûne », ce qui est le cas chez toute personne n’étant pas en cas d’obésité morbide
Je respecte ton point de vue et meri pour ces explications
Je fais un jeune de 3-4 jours tous les 4 mois pour les changements de saison
En revanche je pratique le jeune intermittent quasiment tous les jours car je fais du sport intense quotidiennement.( 1h a 3h cela dépend de la session)
C’est un jeune pour moi adapté à mon activité, je ne vois pas comment faire autrement… Les résultat sont incroyable au niveau externe pour le dessin du corps mais aussi intérieurement car déborde d’énergie et je suis beaucoup plus au niveau du sport.
Bonsoir,
Merci pour cet article (coup de gueule ? ^^).
Je rejoins Alex sur le point de la définition : il n’est pas fait mention d’une quelconque durée dans la définition du jeûne. Je pense qu’il faut faire la différence entre jeûne (qui est juste définit comme une privation de nourriture, quelle que soit sa durée) et le processus d’autophagie.
Par contre, je comprends tout-à-fait ton indignation. Non pas que je pense qu’ils auraient dû utiliser une autre appellation, mais je n’apprécie pas le fait qu’ils aient transformé un rituel purificateur en un outil marketing. L’humilité dont on est censé faire preuve dans un jeûne « religieux » a laissé la place à la vantardise et au sentiment de toute-puissance. Pis encore, l’apparition de cette « mode » a été suivie par une multiplication de gourous plus ou moins dangereux. Mais je dois avouer que tu donnes aussi une impression de supériorité, « MOI je sais ce que c’est que le vrai jeûne », donc au final, on peut dire que ce n’est pas propre aux gens qui se sentent trop fiers d’avoir sauté un repas :).
Cela dit, je ne crache pas trop sur le jeûne intermittent, car c’est en voyant tous les gens en parler que j’ai enfin eu le courage d’arrêter de manger, et de me rebeller contre ceux qui m’y forçaient dans un contexte de socialisation, qui, apparemment, est plus importante que la santé de mon intestin et mes douleurs incessantes.
en quoi cela est un outil marketing ? vu que par définition, au contraire, il n’y a rien à vendre ?
Ah oui ? On en parle de JB Rives et des applications mobiles avec abonnement ?
Bonjour et merci pour votre commentaire.
C’est très bien de manger moins souvent. C’est d’ailleurs ce que préconise Bernard. Voir son article : un seul repas par jour, le soir, le meilleur rythme alimentaire
OK. Respect.
Cette angle de vue est plus réaliste (confrontant), conforme aux faits et à la juste définition des mots.
Peut-être que le discours est un peu raide, mais il faut certainement être droit dans ses bottes pour aller ainsi à contre courant sur la durée.