C’est toujours avec joie que je reçois les communiqués de mon ami et voisin Stéphane Lhomme, et leur lecture est un régal.
S’il y a une source à privilégier en matière d’information sur le nucléaire, c’est bien lui.
Perspicacité, intelligence, profonde conviction écologiste, et humour, ce qui ne gâte rien.
Voici donc le dernier communiqué, que Stéphane ne saurait tarder à poster sur son site, L’Observatoire du nucléaire.
Où l’on voit bien que l’industrie du nucléaire est moribonde…
Réjouissons-nous !
Theresa May offre à EDF une opportunité unique pour annuler le projet… sans perdre la face
« En validant « sous condition » le projet absurde d’EDF de construire deux réacteurs nucléaires EPR à Hinkley Point, la nouvelle dirigeante britannique Theresa May a habilement offert à EDF l’opportunité d’annuler le projet sans perdre la face, c’est-à-dire en rejetant les dites conditions.
« En effet, HPC (Hinkley Point C) est un projet « perdant-perdant » pour Londres et EDF mais, à ce jour, aucune des deux parties ne souhaite prendre la responsabilité de ce qui est pourtant la seule option raisonnable, l’annulation.
« En effet, Londres est sous la pression de la Chine, qui doit cofinancer le projet dans le but de prendre pied en Grande-Bretagne et de s’y imposer à terme : Pékin menace ouvertement Londres de rétorsions économiques en cas d’abandon du projet.
« De son côté, comme l’a démontré de façon éclatante la démission en mars dernier de son directeur financier Thomas Piquemal, EDF ne pourra éviter la faillite si l’entreprise publique poursuit ce projet absurde : même du point de vue pro-nucléaire, l’EPR est archaïque !
Il a été conçu au début des années 90 (!) et il est de toute façon impossible à construire, comme le démontrent les désastres des chantiers de Finlande et de Flamanville (où se déroulera les 1 et 2 octobre une importante manifestation antinucléaire qui sera regardée avec attention par les Britanniques).
« Bien que le contrat passé entre Londres et EDF soit en grande partie maintenu secret, ce qui confirme une fois de plus le caractère antidémocratique de l’industrie nucléaire, il apparaît que ce projet pourrait être favorable à EDF… seulement dans le cas improbable où la construction des réacteurs se déroulerait correctement et sans retard.
A défaut, EDF devra couvrir les surcoûts et payer de lourdes pénalités.
« De son côté, Londres ne sera gagnante… qu’en cas de dérapage grave du chantier.
Or, dans ce cas (fort probable), c’est toute la stratégie énergétique du pays qui s’effondrerait : à la croisée des chemins, la Grande-Bretagne ferait bien de choisir d’autres options que celle de la moribonde industrie nucléaire.
« Il fallait donc une porte de sortie pour Londres et EDF, et Theresa May vient de l’ouvrir en grand en validant le projet « sous conditions » : EDF aura l’occasion de rejeter ces conditions dès que Londres les aura explicitées.
« Il est toutefois probable que les dirigeants d’EDF continuent leur fuite en avant dans la mesure où ils ne jouent pas avec leur propre argent mais bien avec celui des citoyens français : après avoir payé pour la faillite d’Areva, ils devront payer pour celle d’EDF dont les conséquences seront encore pires.
« Quant au chantier des EPR d’Hinkley Point, s‘il commence un jour, il est inévitable qu’il soit d’une durée infinie et que la mise en service n’ait probablement jamais lieu.
Que ce soit par des catastrophes industrielles comme à Fukushima ou des désastres économiques, sans oublier les questions insolubles des déchets radioactifs et du démantèlement des installations, l’industrie nucléaire nuit gravement à l’humanité. »
Eloquent, non ?
… Mais aussi pathétique. Simplement révélateur d’une époque qui vit ses dernières heures.
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antinucleaire depuis toujours[non merci!] merci pour vos infos