Comme je le dit si souvent, on vit une époque formidable.
Il y a 40 ans, avec mes jeûnes et ma méditation quotidienne, on me prenait pour un fou, un halluciné, une secte dangereuse (à moi tout seul !)…
Aujourd’hui, la méditation est introduite dans de nombreuses entreprises, écoles et universités, et tout le monde parle de jeûne, à commencer par de nombreux médecins qui, après m’avoir vilipendé, se sont empressés de retourner leur veste avant de se retrouver marginalisés par l’évolution de la société.
Voici donc la dernière info : des entrepreneurs branchés se sont dit : puisque le jeûne est si bon pour tout – la santé bien sûr, mais aussi la créativité, l’énergie, l’efficacité, etc. – pourquoi ne pas jeûner un peu pour améliorer nos capacités cognitives et mieux travailler ?
Bingo ! Bien évidemment, le résultat ne s’est pas fait attendre : le jour jeûné, la performance des 9 employés de Nootrobox atteint son plus haut niveau. Tout ça vérifié par des tests biologiques et psycho-cognitifs.
Geoffrey Woo, le co-fondateur de la startup assume pleinement la culture particulièrement originale et novatrice qu’il imprime dans son entreprise.
Il explique qu’il se considère avec son équipe comme des « athlètes du mental ».
« La science a largement démontré que la réduction calorique accélère la neurogenèse. On croit généralement que des adultes ne fabriquent plus de neurones, mais c’est faux. Et ce processus est accéléré quand vous jeûnez. Davantage de neurones sont fabriqués dans l’hippocampe. »
« Personne ne mange le mardi. Et certains prolongent ce mini-jeûne : ils démarrent le dimanche soir et ne remangent que le mercredi matin. Au début, ça craint un peu, de ne pas manger pendant 36 heures, mais le mercredi matin, c’est la fête au petit-déjeuner. Et puis on a réalisé que plein de gens sont intéressés par ça. Alors on a créé une communauté en ligne et on a déjà 300 membres qui échangent sur le sujet et dé-jeûnent tous les mercredis matin à 8 heures. Et personnellement, je ne bois plus de café. Du tout. »
Woo explique même le processus dans les détails, on voit qu’il a approfondi le sujet :
« Le but est de rentrer dans un état de kétose. Normalement, le corps se nourrit de glucides qui résultent de la transformation de nos divers aliments ; mais en l’absence d’aliment, le corps peut aussi se nourrir de ses réserves lipidiques. »
« On travaille tous beaucoup, 12 à 14 heures par jour, 6 jours par semaine. Je suis persuadé que les limites de la productivité humaine seront sans cesse repoussées. Comparez 2016 avec 1916.
C’est hallucinant ce qu’une personne peut accomplir aujourd’hui en une journée. On a les outils technologiques pour ça. Personne n’est obligé de les utiliser, mais ils sont là pour ceux qui veulent être créatifs et avancer vers le but qu’ils se sont fixés. »
« Au final, c’est comme à l’arrivée d’une compétition de natation ou d’athlétisme ; ça se joue à quelques centièmes de seconde, mais ça fait la différence. Dans les startups, nous sommes des athlètes du mental. Comme des athlètes qui cherchent à améliorer leurs performances physiques, nous voulons optimiser notre fonctionnement mental. »
Mon commentaire : je pense que l’obsession de la productivité individuelle passera aussi de mode, et le concept de concurrence effrénée que l’on retrouve de façon sous-jacente dans les propos de Geoffrey Woo est déjà clairement has been pour beaucoup de gens qui aspirent à un monde différent.
En toute probabilité, nous verrons bientôt la naissance d’une société du loisir, du retour sur soi, du partage ; une société plus calme, plus sereine, dans laquelle la créativité – apaisée du fait de la disparition de la concurrence – sera mise au service de tous.
Bien sûr, le jeûne y aura retrouvé sa juste place de premier moyen naturel de santé.